Il était sur le plancher et je butais dedans à chaque instant. J’en devenais fou et je finis par me dire : s’il doit rester sur le plancher, d’accord, je vais le clouer
Marcel Duchamp
Un portemanteau traîne par terre en attendant d’être fixé au mur. Objet d’achoppement, reconnu comme tel, il se voit peu à peu accepté, fixé dans sa nouvelle fonction. Un beau jour de 1917, Marcel Duchamp décide de clouer au sol cet instrument de chute et le baptise Trébuchet, en un geste d’acceptation de la perturbation, de l’accroc. Il choisit de ne plus éviter l’accident mais de l’apprivoiser, de lui donner une place dans la vie quotidienne et d’inventer la fonction même du trébuchet comme pense-bête, appel à la vigilance, reconnaissance des vertus du déraillement.
L'accident peut-être le début d'une création et ma petite nièce avec un peu de patience, son sens artistique inné, pourra grâce à cet accident transformer son joli minois en véritable œuvre d'art comme celle exposée ci-dessous
L’enquête n’a pas clairement permis d’élucider ce mystère mais des proches de la petite fille ont rapporté les faits suivants…
Par un froid après-midi de novembre, Inès (7 ans) jouait dans la cour de récréation de son école. Soudain, elle décida de faire un croche- pied à un jeune garçon qui trébucha et heurta le sol…
Inès éclata de rire. Cela rendu fou le garçon qui se remit sur ses pieds, lui attrapa la tête et l' explosa face contre brique rouge…
Les dents cédèrent dans une explosion si forte qu’Inès en avala un bout… qui ne fut à ce jour pas retrouvé. Les autres morceaux s’éparpillèrent sur le sol jonché de papiers de bonbon, de feuilles mortes et de playmobils cassés…
Les antagonistes eurent des versions différentes et bien moins violentes… Reste que les dents sont pétées et que la petite Inès devra jusqu’à ses 17/18 ans, reconstruire régulièrement cette partie de son sourire avant d’avoir recours à une réparation plus définitive une fois que sa mâchoire aura cessé de grandir…
La bouche d'Inès au sortir de l'école et avant décoration...
