mercredi 19 juin 2013

Petits poèmes de Nadine Leprince


Légende marine
Mon goéland




Ne serait ce cette essence, esprit du pêcheur
Tant de bourrasque en son âme, trombes de sens,
Embrassant le ciel, la mer, l’œil averti
Vertueux goéland, roi de lapis lazulite

Ne serais tu que les cendres d’un marin,
Noyé dans les flots nacrée et sombres,
Houle de lames, légende de pèlerins
Irisés de pleurs noyés dans les ombres.

Ne serais tu l ‘alizé, le vent de nos mémoires,
La mer est si vertueuse, sanglotant d’espoirs,
Effrayés de te voir, irisant et parfait,
Les pirates n’ont de cesse de te mépriser.

Au-kailli-kau-kau-kau-kau-kau-au
Ton cri est céleste, prélude à la pitance,
D’un hiver éprouvant, tu cherches à convoiter,
Nos déchets, ramassis de notre appétence,

Je t’admire, je te feutre de mots d’amour,
Molleton de répugnance, ardeur ailée,
Barde vaporeux, je voudrais pour toujours,
Passionner les humains à te vénérer.


LE DUC
A ma belle

Mon cœur, mille fois cognait sur la paroisse,
Ouaille ! Je m’éteins…
Que de vous voir fuir, je n’ai  que l’angoisse,
D’un bonheur incertain.

Je me cache de votre œil qui m’achève,
Afin de ne plus vouloir votre innocence,
Qu’à jamais, je mourrais de gouter à la sève,
Malicieux  ma faiblesse n’est  qu’aisance.

Belle contre mon corps nu, dévoilée de luxures,
Lascive beauté, valeureux je brave l’aventure,
Vertueuse hardiesse, vertiges  d’exubérances,
Récréatives pensées, permissives attirances.

J’aspire à n’être que slave…
Que vous aimer, m’inspire à prétendre
Que vous soyez mon esclave
Doucereux, je ne pourrais entreprendre.



CONJONCTURE BLEUE

Trois heures par bleu
Il fait jour sur leurs corps
Trois heures par jour
Il fait bleu à l'aurore
Trois heures à l'aurore
Ils brisent leurs laisses
Trois heures en laisse
Ils cirent leurs alliances
Trois heures de cire
Telles les circonstances


RUPTURE

La pierre, Ô plus précieuse se cristallise,
A ton sourire blanchâtre, en nébuleuse,
Comme se lâche à tes yeux, à ta guise,
De me voir, opiniâtre, je semble douteuse.

Mon crève-cœur n’origine que la passion
Comme le cristal, je me fissure à ta voix,
Tant la douleur souffre en percussion,
Peut être sentimentale, la déchirure je prévois.

Ne pas être seule, attristée, mon chemin
Que je pris un jour, en rêve, un matin,
Comme mes songes élucident mes yeux abîmés,
Des larmes, je ne pleure, tu m’as abandonnée.



DES MOTS POUR DIRE

Que j’aime entendre de toi, l’être,
De tes sons si étranges
Comme les mots se mélangent,
Tes discours sur nos corps
A la fêlure de l’esprit,
Au plus profond de tes pensées d’or
Et de pensées vernies :
Mots insensés, mots de cadence
Comme s’ébruite le silence,
Pour parfaire autour de nous
Les cris d’un sombre jour,
Jour infini, sans lendemain,
Je hume ton corps avec mes mains :
Paradoxe que tu puisses sembler,
Diable ou volupté,
A te sentir au fond de moi,
L’homme que tu sembles être,
Qu’on croirait l’esprit se fondre 
Sous la chaleur de l’abandon :
Pour que s’effacent les rêves mélodieux,
pour la fin d’un règne d’amour :
Abandonne tes demains pensants
Pour les pensées présentes
Et pense pour que ne pas penser
Ce que tu pourrais penser
Quand tu penses
Que tu ne devrais pas penser !


      

La mort de Jeanne

De cette caricature ne restant que cendres,
J’activai longuement les flammes sur votre corps,
Dont la fumée des ténèbres me faisait comprendre,
Je semblais m’étouffer, pleurer votre mort.

A observer si froidement vos lèvres,
Penché sur vous, vous offrant un baiser,
J’eus conscience que j’avais soudainement de la fièvre,
Ne sachant rien de vous, du mal qui vous pesez.

Les déchirures s’en ont vaincu, contre mon âme,
Je me sens criminel de rien compris,
Les brûlures vous ont perdu et vous enflamment,
Je parais cruel de m’avoir offert ce défi.

Je m’en vais, les pieds sales et le regard froissé,
Vous imaginant, animée dans l’éternité,
De ne point vouloir abandonner votre portrait,
Pour ne jamais plier votre éternelle beauté


A la prochaine rencontre

Adieu n’est pas un adieu…
Pour un ami, un mélodieux :
Puisqu’ils vont se quitter ce soir,
Laissons leur union au tiroir :
Tel toi, tel moi,
Emotion voluptueuse,
Impuissante à ce jour,
Dans le concilient de l’amour,
A savoir que l’homme, tu,
A savoir que femme, je,
Furent de prodigieux élus,
Et des amants absolus.



IL NE TROUVERA PLUS



Choisir de mourir pour la providence !

Lorsque le hasard trouvera sa cadence,
D’un pas et d’un pas ils s’avancent :
Sans qu’ils ne puissent tromper l’apparence :
Le miroir ne projette plus ces rêves insensés,
Tel l’espoir n’étant plus que blessé,
Agoniser ne reste plus que,
Puisque souffrir n’est que mal mourir,
Le  temps se détruisant, détruit l’inconscient,
Et le sang coulant, met fin aux rêves d’antan.



ESQUISSE D’UNE FEMME

dessin Didier Simplot


Femme aimantes, belles à être vénérées,

Ainsi soient-elles, arrogantes et vertueuses,
  A n’être ainsi pour naître préférées,
                  Aussi naïves que pertinentes amoureuses
.
Elles aiment »l’autre »qui lui tend la main,
Ce brave, se promenant dans leur cœur,
Au détour d’une allée, cherchant son Aladin,
Pour s’exaucer aux vœux du bonheur.
Splendides sylphides à la chevelure d’or,
Boucles dorées ornées de lumière,
Elles attirent les hommes vers leurs corps,
Et offrent à ceux là, leurs temples sablières.

Les rêves

Comme les cieux deviennent sombres,
Comme la lumière traverse l’esprit,
Je m’endors m’intégrant de songes,
Au plus profond de mon sommeil gris.

Comme j’use de mon corps las,
J’ose dire les mots qui ne sont plus,
Comme la nuit offre le glas,
Dans ce froid je me suis perdue.

-« Froideur, offre moi ta lumière ! »
-«Je ne peux plus, puisque la lumière sombre »
-« Pourrais tu me l’offrir lors de mes prières ? »
-« Impossible, la lumière reste songe »

En toute illumination, veillent les rêves,
Un semblant des ténèbres, qui nous hante,
Pour chaque lune, chaque soleil, on achève,
Dans le temps les nobles pensées mourantes.

BIENVEILLANCE

Le tourment m’enserre l’œil, mes pensées,
Tant le gros chêne lourd, léger, s’apitoie,
Le transforme en mille et une beauté,
Doux son visage paradoxe et courtois.

Divinité de l’œil, que tu  ne repentisses
Qu’il est sobre, errant devant le désespoir,
Blême, il prête à des supplices, délices,
Femme que je suis, sombre devant l’espoir.

Je suis ravie d’une chevelure fleurie,
Longues tresses et pétales de cruauté,
Par tant de regards, je me suis épanouie,
A savoir que prêtresse, je repends la félicité.

Ne suis je plus qu’éternelle à son sourire ?
Que de venger son esprit, son cœur ne détruise,
Passage romanesque, ses parfums m’inspirent,
Je ne saurais respirer dans me sentir exquise.


SOUS LES SONS

Sous les sons des tambours de bronze,
Il souriait de part ses yeux,
Quand l’orchestre se dansait les songes,
Il souriait encore et valsait les cieux.
Et il balançait :
Et il balançait  sur des mots de papier,
Et il tanguait :
Les désirs, bienheureux et charmé,
Puis il disait :
Pour que suffisent, de part ses yeux,
La couverture des secrets partagés,
Qui s’en divisent de teintes bleues,
La conjoncture de leur corps enlacés,
Pour que, un instant des nuits…
Nuit étoilée,
Qui, de par ses étoiles éclaire et luit,
L’étoffe de la beauté.


LE NAVIGATEUR SOLITAIRE

Arabesques sont les vagues d’un rêve silencieux,
Où naviguent humblement un voilier et un ténébreux,
Solitaire, il se laisse chavirer au gré de tous les temps,
Emportant avec lui, un rêve oublié, d’antan.

Son esprit chavire, l’encre est levée depuis la nuit,
Il pense à son rêve et cherche infiniment,
Il ouvre son âme et cherche à travers lui,
Ses mémoires le trahissent à travers l’océan.

Le bonheur spirituel,
Il le cherche et va cherchant,
Au travers des flots rebels,
A travers l’orage et le vent.

Homme, humble être,
Son âme cherche peut être,
L’oracle de son esprit,
A travers l’infini.

Ultime voyage…

Il s’entend qu’il romance,
Et parfois son cœur balance.

Ultime retour…

Voici l’ultime départ,
Le berceau de son esprit,
Où il ne sait, il amarre,
C’est pour cela qu’il est parti.

Idéal retour…

La mer déferle en harmonie,
Le solitaire hurle la joie,
La femme pense que c’est de la folie,
Mais n’a t’il pas trouver sa voix ?

Ultime…
   Ultime ???
Ultime !!!
        Ultime.


TROP TARD !


Cocktail aux funérailles
Le macchabé rayonne dans son caveau,
Se suspendent les mots à l’égard des autres,
A d’autres lieux je ne vois nullement faux :
JE MEURE ET JE VIS
Je poursuis mon moi et me résume,
D’un fard, j’utilise ma plume.
IMMORTELLE
Tant de boniment à mon éloge,
Sans comprendre, jamais,
L’heure de ma mort est l horloge,
Emporte le temps alloué.
PROCÉDENCE
Des secrets longs m’affectionnent,
Confiés par les uns, pour maintes raisons,
Aux sons des clochers qui bruyonnent
Impénétrables a ignorer le poison,
L’opportunité me perd, je n’ai que défiance,
Dépossédée  de ces abat-sons,
Je suis cavalière de mes apparences.
CHUCHOTEMENT
CHUT CHUT
Les fureteurs disposent de plaire
Ils sont tous là, spectateurs de spectres
Inquisiteur du savoir, adversaire :
J’abhorre  ces mécréants abjects.
NIRVANA
Pérenne de confidence,
Nul mystère, nul secret n’y fera,
Je me consume de sens,
Je suis libre, on s’accoutumera,
Je raille  de jouissance
Je badine de leur blabla.
FACHEUX PARASITE
Écumeur pathétique
Emouvant de surprendre
Une comédie tragique
Funestes  garde-cendre
TCHIN-TCHIN