Cette pièce unique représente la démonstration archéologique incontestable de l'unité religieuse caractérisant les débuts du troisième millénaire sur Terra Prima. Habilement protégés des regards et de l'usure du temps dans un coffret qui n'est pas sans rappeler l'improbable béance d'une Arche d'Alliance appartenant aux textes les plus fondamentaux des religions dites du Livre, les éléments constituent un réseau sémantique cohérent qui tissent la toile d'un syncrétisme bon enfant, dédié aux joies terrestres et aux récompenses matérielles. Joies futures et passées sous l'égide d'une idole sympathique qui apparaît bras ouverts embrassant le fidèle à venir, l'ordre cosmique repose dans la verticalité du maintien d'une pierre de Ka'ba que l'on serait tenté de qualifier de philosophale, et dont l'adoration ne propose d'apporter ni profit ni préjudice, nouvelle preuve de l'étonnante capacité d'ouverture de la civilisation à l'origine de ce message de paix. Bouclant la boucle de l'universalité, les trois mages couchés de l'antique Afrique veillent dans un demi sommeil à peine troublé par la courbure naissante de l'arme du Prophète, traditionnellement réservée à de chaleureux adoubements lors de fastueuses cérémonies dédiées à la réunification des peuples. Les deux poignets permettant de déplacer la boîte sacrée, polies par le temps et les usages pieux, nous appellent à une douce renaissance soulignée par une dominante rouge qui berce le regard des promesses du pardon, de la piété et de la miséricorde.
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