dimanche 28 octobre 2012

Mes ex-votos Le poisson


Poisson de Saint Pierre

Cet étendard flamboyant composant probablement la partie haute de la coiffe d'un respecté dignitaire de l'Eglise Réformée du Saint Chef avant le schisme sanglant du 12 décembre 2012, raconte admirablement la rencontre entre religion primitive et esprit belliqueux contemporain. L'assise en bois non synthétique contraste en apparente légèreté avec le pesant héritage iconographique de la partie supérieure, tout en dévoilant un dialogue longtemps tu entre le sol invictus païen, soleil invaincu latin porté haut par l'Empereur Constantin 1er et la divinité mineure dite Christ popularisée par les Evangiles des Douze, partageant la même date de naissance et le même goût pour le renouvellement. 
L'esprit martial et collectif est discrètement rappelé par la présence de deux pièces de fourragères dressées en tour de Babel dominant l'astre solaire, dérisoires ziggourats tentant la jonction vers un ciel déjà obscurci par la montée des flots en un déluge Gilgameshien que peine à contrer même une figure marine entravée d'un métal répertorié. Le regard s'arrête alors étonné, face au propre reflet du spectateur pris dans un regard médusien annonçant la mort et la pétrification, comme en témoignent les bras mutilés de porcelaine appartenant à quelque simulation d'enfant réduit à l'insondable territoire du mimicry, succédant de près à la phase critique du miroir. Accueil faussement chaleureux du simulacre, une dernière élévation porte le regard au delà de l'ensemble, parvenant à peine à l'ascension promise, car encore prisonnière d'une structure terriblement terrestre.

By courtesy of Capharnaüm Institute, Tibériade, Israël.

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