Le marcheur, la rencontre, l'abri sont trois sujets récurrents du travail de Christophe Lalanne On peut y voir des fondamentaux de l'humanité, des constantes de toute époque, de tout continent. L'artiste les décline avec différentes techniques, qu'il présentera lui-même aux élèves de l'école d'art du Calaisis. Pour Le Marcheur, il présentera deux séries : l'une sur papier, l'autre sur bois gravé. Pour La Rencontre, les élèves verront trois séries : une de pastel gras sur papier, une deuxième d'huile sur toile et une troisième de bois peints gravés.
Enfin le thème de "l'abri, le refuge, la cabane ", sera illustré par des abris réels, conçus à partir de pans de toile, peints et cousus et installés au mur, au sol ou sur des socles.
Ces installations de cabanes, réalisées avec les élèves, évolueront au fil de la semaine. Selon la définition de l'artiste : « Ces cabanes sont réalisées de façon archaïque, sans savoir faire particulier. L'ensemble ne tient que par la couture. Ce sont des refuges sans fondations, qui s'inscrivent dans le nomadisme, dans l'idée de quelque chose qui est toujours en mouvement. On s'arrête mais on ne se fixe pas. Ce qui relie ce thème à ceux du marcheur et de la rencontre. » C'est le mouvement qui intéresse Christophe Lalanne, y compris celui la toile dont il fabrique ses abris. Pourtant, pour illustrer la marche et la rencontre, il ne choisit pas la vidéo ni la performance, mais la peinture, l'image fixe : « C'est une question qui est justement en train de venir dans mon travail, et je pense qu'une autre étape va venir. En tout cas j'y réfléchis. Mais, à la base, je me définis comme peintre. Je suis attaché à la peinture, parce qu'elle permet énormément de choses, de gestes, de mouvements. Je ne suis pas un artiste de la performance ou de l'événementiel. Je suis plus dans un travail de durée, de longueur. D'ailleurs, je conçois les expositions comme des étapes. Quelquefois des tableaux ne sont pas travaillés, les cabanes évoluent. Tout peut-être retravaillé après ; même si l'image que je présente m'intéresse et me plaît, j'y retravaillerai peut-être six mois après. » La cabane, entre autres évocations, fait penser aux jeux de l'enfance : « J'y pense, bien sûr. La marche, aussi, renvoie à l'enfance. Et le jeu est primordial. La peinture est un jeu pour moi ; à la fois sérieux et pas sérieux, comme le jeu peut l'être. Et les images que j'aime sont celles qui me font rire, même quand elles sont graves. » La présence de Christophe Lalanne à l'école d'art du Calaisis se justifie par une collaboration avec les élèves. Après sa première intervention, à partir du 21 novembre, il reviendra en janvier : « Le but est de faire évoluer les cabanes installées à l'école d'art. On travaillera sous forme d'atelier ouvert, dans le sens où on ne travaillera pas avec une classe en particulier, mais avec tous les élèves volontaires, enfants comme adultes, tout le monde en même temps. Ceux qui travailleront sur les cabanes pourront aussi, s'ils le souhaitent, aborder le thème du marcheur. Avec les cabanes, on abordera la couture, mais aussi la peinture et le rôle que la peinture peut jouer dans une construction. J'ai également envie que les élèves amènent dans ce projet ce qui les intéresse. Il faut qu'il y ait un dialogue, une polyphonie. » A Calais, ces questions du marcheur et de l'abri précaire évoquent fatalement les migrants : « Je ne suis pas un artiste engagé mais j'y pense, forcément. Les questions du nomadisme, de l'environnement et de la frontière m'intéressent beaucoup, et cela y fait écho. Mais je n'ai pas cet engagement qui consisterait à vouloir représenter les sans-abri ou les migrants. » G.F.
extrait de l'article paru dans le nord Littoral
toujours interressant de voir les artistes et leur travail, jai aimé specialement les petites toiles noirs de 15 ans de travail, (n)
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